Parmi les multiples définitions du mot rythme j’adhère à celle ci : ordre et proportion des durées dont la perception est rendue possible par leur répétition.
Je rencontre la parole des tambours avec Pierre Cheriza Fenelus. Ayant appris le piano par la lecture, je reçois son enseignement sans prendre de note, ni d’enregistrement, sentant bien là qu’il y avait une grande richesse, une autre façon d’être enseignée, de manière à laisser ma mémoire se construire par l’oralité. Le rythme d’une percussion est une chanson.
Lors de la direction artistique des enregistrements avec la Compagnie Maître Guillaume, j’ai toujours voulu que la voix des percussions entrent en contrepoint avec les voix des autres instruments.
Dans mon enseignement je privilégie le rythme. Par la danse, par les pattings, par le chant. Il me permet d’entrer en relation avec des personnes de tous âges et de toutes origines.
La transmission d’un rythme vivant ne peut avoir lieu que par l’oralité, la pratique, l’expérience vécue. La répétition installe une mémoire vive. La pratique de l’improvisation sur des schémas existants permet à chacun de s’exprimer, d’apporter sa touche, de dialoguer avec l’autre.
La pratique du rythme corporel peut entraîner des émotions, des états émotifs de la même force qu’une polyphonie vocale.
La sensation intense qui émerge lorsqu’une polyrythmie est en place, est porteuse d’émotion et de plaisir.
Grâce à la perception que les danseurs ont du rythme de leurs mouvements naît la chanson de la danse.